Au Néolithique, l’agriculture s’est imposée en douceur

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Une étude de l’UNIGE montre que les chasseurs-cueilleurs d’Europe et les agriculteurs venus d’Anatolie se sont mélangés progressivement pendant le Néolithique.

Le groupe de Mathias Currat, membre du département de Génétique & Evolution, a récemment publié une étude dans la revue Science Advances sur la transition vers l'agriculture en Europe il y a 9 000 ans, en collaboration avec des chercheurs de l'Université de Fribourg et de l'Université Johannes Gutenberg de Mayence. Alexandros Tsoupas, doctorant dans le groupe de Mathias Currat, a utilisé des simulations informatiques et des données génétiques anciennes pour comprendre les interactions entre les chasseurs-cueilleurs et les premiers agriculteurs venus d'Anatolie.

Les résultats révèlent que les mélanges génétiques entre les deux populations étaient rares au début, mais ont augmenté localement avec le temps, le long de la "route du Danube". Les chercheurs ont également estimé l’avantage démographique des premiers agriculteurs, avec une population effective cinq fois plus importante que celle des chasseurs-cueilleurs.

Ces conclusions apportent une réponse nuancée à un débat de longue date sur la néolithisation de l'Europe, montrant que ce processus n'a pas été une simple colonisation, mais un processus complexe fait de contacts, de cohabitations et de mélanges augmentant progressivement dans le temps. Cette étude illustre également la puissance des approches combinant génétique ancienne et modélisation pour retracer les grandes étapes de l'histoire humaine.

Référence

Alexandros Tsoupas et al.
Local increases in admixture with hunter-gatherers followed the initial expansion of Neolithic farmers across continental Europe.
Sci. Adv.11,eadq9976(2025). DOI:10.1126/sciadv.adq9976