Le sauvetage d'une espèce de tortue des Galápagos en voie de disparition

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The recovery of a nearly extinct species of Galápagos tortoise

L'île d'Española dans l'archipel des Galápagos comportait une espèce distincte et endémique de tortues géantes (Chelonoidis hoodensis).

Le nombre d'individus de cette espèce, initialement de plusieurs milliers, a été réduit à seulement 12 femelles et 3 mâles suite à la décimation sur deux siècles par les baleiniers et la destruction de leur habitat par des chèvres (introduites par les baleiniers également).

Depuis 1971, les 15 tortues survivantes sont élevées en captivité par le personnel du Park National des Galápagos.

L'éradication des chèvres a été finalisée en 1978. Près de deux milles descendants des 15 tortues survivantes sont nées en captivités et ont été rapatriées ces 40 dernières années vers l'île d'Española où elles occupent environ un tiers de l'habitat disponible.

Le laboratoire du Pr. Milinkovitch montre, au moyen des techniques de génétique moléculaire, que les individus rapatriés montrent des capacités de reproduction substantielles et en augmentation constante.

En effet, aucune des tortues échantillonnées en 1994 sur Española n'avaient éclos sur l'île contre 3% en 2004 et 24% en 2007.

Cette reprise de la reproduction a eu lieu en dépit d'une très faible diversité génétique de la population parentale captive, notamment suite à une reproduction non-aléatoire et un succès reproducteur très variable entre les parents captifs.

Ces résultats fournissent des lignes directrices pour l'adaptation des régimes de reproduction dans la population parentale captive et la diminution de la consanguinité dans la population rapatriée.

Cette nouvelle étude montre également que la distribution hétérogène de tailles des tortues sur l'île est due à une variation importante du nombre d'animaux inclus dans chaque rapatriement annuel effectué au cours des 40 dernières années.

Cette étude, publiée dans la revue «Evolutionary Applications», révèle que certaines espèces en voie de disparition peuvent récupérer de façon spectaculaire en dépit d'un manque de variation génétique et des efforts de rapatriement irréguliers.