Le Pr. Alicia Sanchez-Mazas va participer à un grand programme européen FP7 de recherche sur la transplantation du rein

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Prof. Alicia Sanchez-Mazas will participate in a large European FP7 research program on kidney transplantation

Une des contre-indications principales à la transplantation rénale est la présence chez le patient receveur d'anticorps anti-HLA spécifiques. Des patients hautement sensibilisés se multiplient sur les listes d'attente et souvent décèdent avant même d'avoir subi une greffe du fait qu'il est presque impossible de trouver un donneur contre lequel ils n'ont pas d'anticorps.

Le programme, déjà existant, d'incompatibilité tolérée d'Eurotransplant (Acceptable Mismatch Program) s'est avéré être un outil efficace pour améliorer le succès des greffes chez les patients hautement sensibilisés. Toutefois, 35% des patients ont des phénotypes HLA si rares qu'aucun donneur compatible ne peut être trouvé.

On sait que les fréquences des phénotypes HLA varient de manière significative entre les populations européennes, comme cela a récemment été étudié dans le cadre d'une Action européenne COST (BM0803) dirigée par la Professeure Alicia Sanchez-Mazas. Certains phénotypes HLA rares dans une population donnée sont fréquents dans d'autres populations.

C'est là qu'entre en jeu le programme de santé publique EUROSTAM, programme financé par la Communauté européenne (FP7-HEALTH Collaborative project) qui vient de recevoir une enveloppe de 2.6 millions d'euros.

L'objectif principal des 11 partenaires de ce projet, dont fait partie la Pr Sanchez Mazas, est d'analyser la faisabilité d'un programme à l'échelle européenne permettant d'améliorer la transplantation de patients présentant des phénotypes HLA rares dans leur propre population.

Les patients qui attendent depuis longtemps seront jumelés avec des donneurs virtuels basés sur les fréquences HLA connues de différentes populations européennes et avec des donneurs réels de différents centres de transplantation.

En cas de succès, cette logistique sera testée en transplantant certains de ces patients avec des donneurs d'autres régions d'Europe.

Le deuxième objectif de ce programme est de simplifier la définition des incompatibilités HLA tolérées.

En effet, bien que presque 4000 antigènes HLA de classe I soient connus, seulement 150 résidus polymorphes répartis sur les différents antigènes HLA sont réellement responsables de l'induction d'anticorps.

Une stratégie innovante de typage et d'appariement donneur-receveur basée sur la définition d'épitopes HLA tolérés facilitera l'identification de donneurs compatibles.

Le troisième objectif de ce programme est de définir si des anticorps dirigés contre des cibles non-HLA situées sur l'endothélium des donneurs affectent aussi le résultat des transplantations chez des patients hautement sensibilisés.