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- 18-08-2014
L'hybridation entre différentes espèces est courante dans la nature, mais elle est parfois intensifiée par les activités humaines, telles que l'introduction de nouvelles espèces ou la modification des écosystèmes.
Trois chercheurs du département GENEV de l'Université de Genève, Claudio Quilodran, Mathias Currat et Juan Montoya-Burgos ont développé un nouveau modèle théorique qui permet d’étudier les conséquences démographiques d'un type spécifique d'hybridation, relativement fréquent chez les poissons et les amphibiens, mais peu étudié jusqu'à présent. Ils ont appliqué leur modèle au phénomène d'hybridation entre saumons et truites “qui a récemment augmenté dans des proportions élevées, voire très élevées, dans certaines rivières Norvégiennes en raison des activités de pêche industrielle”, explique le Dr Montoya-Burgos “et ce processus nécessite d'être étudié plus précisément afin d'établir des recommandations et stratégies de gestion et éventuellement de conservation”.
Les trois chercheurs ont publié leurs résultats dans la revue Plos One de Juillet. Ils montrent que l'hybridation seule n'est généralement pas une menace pour les populations de saumons et de truites, mais ça peut le devenir si ce processus s’additionne à d'autres menaces telles que des maladies qui affectent d’avantage une espèce que l’autre. “Ce risque est encore renforcé dans les petites rivières et peut même conduire à l'extinction d'une des deux populations parentales”, ajoute Claudio Quilodran qui effectue sa thèse de doctorat sur le sujet. Le Dr Currat conclut que “ce type d'approche par modélisation est extrêmement utile pour mieux comprendre l'évolution des systèmes hybrides et pourrait être appliquée à de nombreux autres cas réels”.